L'arrivée d'une enfant gueuse

L’orage grondait, le vent souflait fort, la pluie était épaisse, il tombait comme des cataractes d’eaux. Pupa s’abrittait comme elle le pouvait, avec ses guenilles. Ses cheveux blonds dépassaient de l’étoffe sombre, qu’elle essayait de retenir sur sa tête, contre le vent.

Le soleil voilé derrière des nuages, commença petit à petit, à s’éclipser vers l’horizon, alors que la nuit émancipa son épaisse brume. Pupa se dépêcha, elle voulait arriver, avant la tombée de nuit.
Elle courut sur les chemins boueux, sans ses chausses qu’elle avait retirées, pour pouvoir se déplacer avec plus d’aisance. Dans sa course, elle faillit glisser à plusieurs reprise. Elle couru comme elle pouvait, évitant les obstacles. Son cœur battait fort. Elle avait nul envie de se retrouver, à passer la nuit dehors sous l’orage.



Deux heures plus tard

C’était quand la nuit avait pris tout ses droits, que la belle enfant, toute trempée, atteignit enfin, l’impressionnante grille du château des Salaun de Kerkrenv.

Elle suffoqua de l’effort qu’elle venait d’accomplir, son corps tous brulant n’en resentit plus le froid, du vent sur ses vêtement imbibés d’eaux. L’orage était devenu un bruit de fond, qui bourdonnait toujours dans ses oreilles. La lune qui était très brillante cette nuit-là, faisait scintillait les gouttes d’eaux, qui donnait l’effet visuel, d’un rideau de pailette. La silhouette imposante de l’immence grille, toute en fer forgée d’arabesques et de grotesques, se découpait sur ce rideau lumineux, que la lune et la pluie créairent.

Quand soudain, un éclair tombait tout près. la petite blonde en fut terrifiée. La lumière aveuglante, semblait donner vie à ce bestiaire de fer, et le tonnerre qui s’en suivi, paraissait être des grognements qui sortaient de ses grandes gueules ouvertes. Pupa toute tremblante de peur, ne pu s’empêcher d’en crier.

Entre deux coups de tonerres, elle se jeta aussitôt sur la grille. Elle essaya de l’ouvrir, mais sans succès. L’épuisement l’avait gagnée, elle était bien trop faible, pour espérer pouvoir hisser son corps las, de l’autre côté.
La grille était éloignée du château. Personne ne pouvait la voir dans la nuit. Elle commença alors à paniquer, à l’idée de passer la nuit sous l’orage, quand elle sentit quelquechose de chaud qui bougeait sous sa chemise. C’était son pigeon de correspondance, alerté pas sa panique. La sensation de douceur, du contact de l’oiseaux qui secoua ainsi ses ailes, calma la jeune fille.

Pupa se rapella alors, qu’elle avait toujours sur elle, du papier et du charbon de bois. Elle se mit à écrire aussitôt, une lettre à Douchka.

Citation :

Demat Dame Douchka,

Je vous écris pour vous dire, que j’ai suivi votre plan. Je me trouve actuellement devant la grande grille du château, de la famille Salaun de KerKrenv. Elle est fermée, et je ne peux l’ouvrir.
Si par hasard, vous s’êtes là et réveillée, je vous prie, s’il vous plaît, Madame, de demander au maître des lieux, de me laisser entrer.
Il pleut, il y a l’orage, j’aimerais tant, ne pas passer la nuit dehors. J’espère qu’il me pardonnera, d’avoir osé déranger à une heure nocturne. Je suis désolée, pour vous tous. J’ai conscience que ma venue à ces heures, doit déranger. Je vous prie, de bien vouloir m’en excuser.

Très Cordialement,
Pupa

Le pigeon albinos, à travers la pluie étincellante, s’éloigna de la jeune fille, en direction de la silhouette du château, floutée par les intempéries. Pupa attendit à la grille.

Pupa fut surprise, de recevoir une réponse aussi immédiate.

Demat Mad’moizelle,
Je vous remercie beaucoup de votre rapide venue.

Elle se mit au côté de la jeune servante, et courut à côté d’elle.